Nature et culture maorie au coeur de l'engagement en Nouvelle-Zélande 🇳🇿
#2 À la découverte des entreprises engagées dans le monde et des pratiques managériales innovantes.
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans la newsletter de l’Odyssée Managériale - édition 5 !
Nous sommes très heureux de vous compter parmi nos abonnés. Sans plus attendre, nous vous faisons part ici des pépites managériales que nous avons recueillies durant notre exploration.
🗓️ Au programme de ce mardi
L’avancée de notre expédition - 1 min de lecture
Les cultures de l’engagement au travail - 2 min de lecture
La Planète IA - 1 minutes de lecture
L’entretien de la semaine - 2 minutes de lecture
Pour aller plus loin - 1 minute de lecture
Le point culture & anecdotes - 1 minute de lecture
💡 L’avancée de notre expédition
Après une semaine intense à Auckland, la plus grande ville de Nouvelle-Zélande, notre exploration nous mène à la découverte de nouveaux horizons.
La Nouvelle-Zélande, avec ses 5 millions d’habitants (dont 1,5 million rien qu’à Auckland) et ses 25 millions de moutons, révèle sa petite taille mais aussi sa richesse unique. Nous visitons la ville de Hamilton, avant de prendre le ferry pendant 3h30 pour découvrir l’île du Sud. Ici, la nature et la culture maorie se mêlent partout, façonnant le quotidien de manière surprenante et profonde.
Saviez-vous, par exemple, que le fleuve Whanganui a été reconnu comme une entité juridique en Nouvelle-Zélande ? Tout comme une personne, il peut faire valoir ses droits devant la justice. Cette décision montre à quel point la nature tient une place centrale dans ce pays.
Intrigués ? Plongeons ensemble dans cette newsletter pour découvrir l'influence de la nature et la culture maorie sur l’engagement en Nouvelle-Zélande. Bonne lecture !
📌 Les cultures de l’engagement au travail
Quand la nature néo-zélandaise s’invite au bureau
Nous revenons du côté de PPS Mutual, tant cette entreprise dispose de nombreuses pratiques qui nous ont marquées durant notre exploration. Elle incarne parfaitement l'intégration de la nature dans l'espace de travail. Ce lien avec la nature, profondément ancré dans la culture néo-zélandaise, se retrouve partout dans leurs bureaux. Les murs des salles de réunion et de l'open space sont ornés de peintures d’un artiste maori, représentant les paysages emblématiques du pays.
Devon, leur Chief of Staff, nous a expliqué que ces peintures ne sont pas là par hasard : elles reflètent la place centrale que la nature occupe dans l’histoire et la culture du pays, et rappellent aux collaborateurs leur attachement profond à cet environnement.
Mais l'influence de la nature va plus loin. Le bureau, situé à seulement dix minutes de la plage, permet aux collaborateurs de se retrouver pour une pause déjeuner en bord de mer ou une séance de sport en plein air. Cette proximité avec la nature, combinée à un équilibre vie professionnelle-vie personnelle bien ancré, est un levier essentiel de l’engagement. En Nouvelle-Zélande, cet équilibre est plus qu’un souhait, c’est un prérequis pour que les employés se sentent engagés et motivés dans leur travail.
Ce qui nous a marqué 👀 :
👉 Des peintures inspirantes partout : Les paysages apaisants dans toutes les salles créent une atmosphère propice à la concentration et au bien-être des équipes.
👉 Un lien fort avec la culture maorie : Le choix d’un artiste maori renforce également l’importance de la culture locale dans l’engagement des collaborateurs.
👉 Le work-life balance respecté : Le choix d’un bureau à dix minutes de la plage pour permettre aux équipes de trouver un équilibre dans leur vie au bureau.
Pour en savoir plus sur l’intégration de la nature dans l’espace de travail, découvrez notre article 👉 ici
Le “Sugar Coat” : l’art d’enrober le feedback en Nouvelle-Zélande
Lors de notre entretien avec Barbie Anne Panganiban, HR Manager chez Regus, à Auckland, nous avons découvert un concept surprenant qui influence directement les relations de travail en Nouvelle-Zélande : le sugar coat, aussi connu sous le terme plus familier de shit sandwich.
Ici, la manière dont on aborde les retours négatifs est très différente de ce que l’on peut observer dans d’autres cultures. Plutôt que d’aller droit au but, il est primordial de ménager les émotions du collaborateur avant de parler de son travail. L'idée est de protéger les sentiments de l'autre en entourant les critiques de compliments, pour éviter toute confrontation directe.
Cette approche de gestion du feedback est profondément ancrée dans la culture néo-zélandaise, où l’empathie et le respect des émotions sont prioritaires. Toutefois, elle soulève des questions sur son impact réel sur l’engagement au travail. En effet, en cherchant à adoucir le message, on risque de créer une confusion chez le collaborateur. Hélène Toury-Dehan, General Manager Brand & Marketing chez Downer, nous a confié que cette méthode peut affaiblir la clarté du message et compromettre la confiance.
Les conséquences du sugar coat sur l’engagement :
👉 Perte de confiance : Les collaborateurs peuvent se demander pourquoi on ne leur dit pas franchement ce qui ne va pas. Cela peut les amener à douter de leur compétence et de leur capacité à gérer les critiques.
👉 Démotivation latente : Un retour flou ou mal formulé peut conduire à une incertitude quant aux attentes réelles, générant une frustration silencieuse.
👉 Désengagement : À long terme, cette approche peut diminuer l'implication des collaborateurs, qui ne savent plus clairement sur quoi travailler pour s'améliorer.
Et vous ? En tant que manager, vous assurez-vous de donner des feedbacks clairs et constructifs, ou avez-vous parfois tendance à user du “sugar coat” ?
Pour aller plus loin sur ce sujet : nous vous conseillons la lecture de cet article.
🤖 La Planète IA
Transformer l'engagement au travail
Lors de notre aventure en Nouvelle-Zélande, nous avons eu l’opportunité d’échanger avec des leaders qui utilisent l’IA pour révolutionner leur approche du travail. De l’optimisation des tâches quotidiennes à la réinvention des processus internes, l'intelligence artificielle redéfinit les règles. Plongez dans ces témoignages inspirants qui montrent comment cette technologie renforce l’engagement au sein des équipes.
3 éléments marquants 👀 :
L'IA nous permet de nous concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée
David Lacire, directeur chez Robert Walters, nous a partagé comment l’automatisation des tâches libère du temps pour des projets plus stimulants.
Hive, c’est un peu d’intelligence artificielle et beaucoup d’intelligence humaine
Vincent Vuillard, co-fondateur de Hive & FutureWork Studio et Chief Transformation Officer chez KiwiRail, nous a montré comment Hive utilise l’IA pour briser les silos et encourager la collaboration en entreprise.
Enfin, nous reprenons l’exemple d’IKEA qui restructure ses équipes grâce à l'IA : ils ont transformé des emplois opérationnels en rôle créatifs. Cela a notamment permis une hausse de la satisfaction des collaborateurs.
👉 Et oui, on ne vous dit pas tout ici… Pour découvrir l’article complet, c’est par ici. 📖
👀 L’entretien de la semaine
Jodhi Warwick-Ponga et l’intégration de la culture maorie au travail
Saviez-vous que la culture maorie, aujourd’hui au cœur de l’identité néo-zélandaise, a failli disparaître il y a quelques décennies ? Un exemple marquant est l’Incident du "Kia Ora" de 1984, où Naida Glavish, standardiste, a risqué de perdre son emploi simplement pour avoir répondu au téléphone en utilisant le terme maori “Kia Ora” (bonjour). Cet épisode souligne que l’intégration de la culture maorie dans l’espace de travail a été longtemps négligée.
Quarante ans plus tard, à Hamilton, nous avons rencontré Jodhi Warwick-Ponga, Head of Programmes & Apprenticeships chez Vertical Horizonz et surtout une ardente défenseure de cette culture en entreprise. Son engagement au quotidien pour l’intégration de la culture maorie dans l’espace professionnel en fait une pionnière dans le domaine. Notre échange avec elle a été une véritable bouffée d'air frais, nous faisant réaliser que l’engagement des collaborateurs néo-zélandais est indissociable de leur ancrage culturel.
Ce que nous avons appris lors de notre entretien avec Jodhi :
👉 Un lien profond avec la nature : Les Maoris, ou tangata whenua (gens de la terre), entretiennent un lien spirituel et profond avec la nature. Lors de notre rencontre, alors que nous nous présentions de manière traditionnelle – en évoquant nos parcours professionnels –, Jodhi a choisi de se présenter selon les traditions maories, en mentionnant la région, la montagne et la rivière qui relient sa famille à ses racines ancestrales. Une approche qui montre l’importance de l'identité territoriale et naturelle chez les Maoris.
👉 Un modèle d’engagement holistique : Jodhi nous a également présenté le modèle Te Whare Tapa Whā, développé en 1984 par Sir Mason Durie. Ce modèle défend l’idée que l’engagement au travail ne peut être perçu isolément. Il doit être considéré à travers le prisme de la santé mentale, physique, ainsi que des racines sociales et familiales de l’individu. Une perspective qui met en lumière l'importance d’un équilibre global pour favoriser l'engagement des collaborateurs.
👉 Une culture vivante au quotidien : En visitant les bureaux de Vertical Horizonz, nous avons vu comment la culture maorie imprègne le quotidien de l’entreprise. Des waiatas (chansons traditionnelles) ornent les murs de la cuisine et de l’espace partagé, et sont chantées collectivement une fois par semaine pour renforcer l’esprit d’équipe et le lien entre les collaborateurs. Une tradition qui témoigne de l’importance du collectif et de la culture dans la vie professionnelle.
L’entretien avec Jodhi nous a révélé à quel point l’intégration de la culture maorie contribue à l'engagement des collaborateurs, en créant un environnement de travail où chacun peut se connecter à ses racines et à la nature.
Pour en savoir plus sur l’intégration de la culture maorie dans l’espace de travail, découvrez notre article 👉 ici
Pour lire plus sur les recherches de Jodhi, c’est par ici : Utu at work
🔎 Pour aller plus loin
Lisez notre article sur la nature et la culture intégrées à l’environnement de travail néo-zélandais 📖
Comment l’IA transforme-t-elle l’engagement au travail ? C’est par ici 📖
Retrouvez le premier podcast tourné en Nouvelle-Zélande de Vincent Vuillard, Chief Transformation Officer chez KiwiRail 🎙️
Le Tall Poppy Syndrome, vous avez loupé cette info ? C’est par ici 📖
💃🏻 Le point culture & anecdotes 🎬
👉 Le Tane Mahuta et le musée du kauri : à la rencontre des géants de la forêt
Dans cette exploration de la nature et de la culture maorie, nous avons visité le légendaire Tane Mahuta, le plus ancien kauri vivant de Nouvelle-Zélande, surnommé à juste titre le "Seigneur de la Forêt". Se tenir à ses côtés est une expérience à couper le souffle : son tronc, qui s’élève à 17,7 mètres de hauteur et atteint 52 mètres au total, fait de lui un véritable géant. Les kauris, ces arbres majestueux des forêts néo-zélandaises, peuvent avoir un tronc massif d'une circonférence allant jusqu'à 16 mètres et vivre plus de 2000 ans.
Dans la culture maorie, le bois de kauri était utilisé pour construire les waka (canoës) et les maisons, et la gomme de l'arbre servait d’allume-feu. Malheureusement, l’arrivée des Européens a décimé ces forêts, exploitant les kauris pour leurs mâts de bateaux et la construction. Cette visite nous a rappelé combien la nature est profondément enracinée dans l’histoire et la culture de la Nouvelle-Zélande.
👉 Les marae : le cœur battant de la communauté maorie
Savez-vous ce qu’est un marae ? C’est bien plus qu’un simple lieu : le marae est le centre spirituel et social de la communauté maorie. C'est ici que les Maoris se réunissent pour célébrer la vie, rendre hommage aux ancêtres, dire adieu aux disparus, et discuter des enjeux de leur avenir. Au fil de nos voyages, nous avons découvert des panneaux indiquant des marae dans presque chaque ville et village, signe de leur omniprésence et de leur importance dans la vie quotidienne en Nouvelle-Zélande. Attention, pas de photos des marae car ce sont des lieux sacrés. Nous vous partageons les panneaux que nous avons aperçus de nombreuses fois sur la route et, si vous êtes curieux, nous vous laissons faire vos recherches sur internet…
Merci de nous suivre et à bientôt !